Banjara, sur les routes de l’Inde.

Banjara, textile et bijoux

Banjara : histoire et origines

En Inde, il existe 705 groupes ethniques répertoriés. Ces peuples vivent pour la plupart toujours en communauté, ce qui leur a permis au fil des siècles de préserver leur identité culturelle. Les Banjara est une des tribus indiennes les plus connues, de part son artisanat et son histoire. Certains cherchent affirment que ce peuple est l’origine de tous les peuples Roms à travers le monde, en raison de la linguistique principalement. Dans cet article nous allons vous présenter les Banjara, tribu de l’Inde, qui a vécu les remous de l’histoire de ces derniers centenaires tout en préservant sa culture.

Nomades et transporteurs de sel.

Banjara est un mot hindi, qui désigne une personne nomade. Etymologiquement, Banjara vient de l’hindi, vanaj (commerce), et de « jara » (voyage). C’est donc sur les routes, que le peuple Banjara a commencé à être appelé ainsi.

Car en réalité ils portent bien d’autres en fonction de leur lieu d’habitation. Par exemple, « laman » était autrefois plus populaire que le mot « banjara ». On peut entendre encore aujourd’hui le nom « Lambadi » qui vient du mot Lavan (sel), Lavana,Luban/Laban/Lambadi. Mais ils portent de nombreux autres noms (voir liste ci-contre).

Car, à l’origine, ces voyageurs étaient vendeurs de sel, mais aussi vendeurs de graines, et de produits alimentaires. Les premières traces du peuple Banjara trouvé par les historiens remontent à 3000 ans, et viendrait d’Afghanistan. Ils se seraient déplacés vers 1000 CE, dans les régions actuelles du Rajasthan, Gujarat et Penjab (autrefois appelée Rajputana « La Terre des Rajput »). Les Lambadi, seraient donc d’origine Rajput. Ils auraient fui leurs terres après la chute de l’empire Rajput face à la défaite contre les Moghols (vers le 16ème siècles) et se seraient dispersés dans divers coins du pays. Souhaitant garder leur indépendance, ils se seraient reconverti au commerce en arpentant les routes. Les différentes communauté Banjara sont de nos jours sédentarisés, répartis dans plusieurs Etats de l’Inde, principalement dans la région du Deccan, Pour beaucoup, ils se sont progressivement reconvertis à l’agriculture.*

La langue des banjara.

Lambadi, est également le nom de leur langue, nommée aussi « Gorboli », c’est une langue orale. Elle est classifiée comme langue Indo-Européenne (tout comme l’hindi, le Maharati ou le Rajasthani). Le Lambadi est différent d’une région à l’autre, les habitants ayant adopté aussi le vocabulaire de leur langue régionale. Les personnes qui parlent le Lambadi parlent donc au minimum deux langues : le Lambadi et la langue de leur région (voir article sur les langues de l’Inde).

Banjara, une tribu de l’Inde.

Les Lambadis, sont aujourd’hui considéré comme « tribu », répertorié par le « The Scheduled Castes and Scheduled Tribes Orders (Amendment) Act, 1956 ». C’est pendant la colonisation Britanniques les Banjaras étaient catalogués comme criminel, car, comme d’autres tribus, ils ont fait résistance aux Anglais qui voulait s’emparer de leurs terres. Après le départ des colons, le jeune gouvernement Indien a créé sa propre Constitution. Ils ont alors écrit cet amendement en faveur des groupes les plus défavorisé socio-économiquement.

Culture et traditions

Les Lambadi sont de religion Hindu. Dans certaines régions, des communautés se sont converties au christianisme, par la présence de nombreuses églises et écoles catholiques dans le sud de l’Inde (voir article sur les religions en Inde).

Ce peuple est aujourd’hui reconnue à travers le monde pour son savoir faire artisanal dans le textile et les bijoux.

Les bijoux comme les colliers les bracelets de chevilles sont souvent en argents. Les bracelets blancs que les femmes portent par tradition jusqu’au coude et parfois plus haut, sont faits d’ivoire, ils sont appelés Baliya et Panchela, ils sont protecteurs. La dame sur la photo de droite, porte au niveau des oreilles des Topli qui sont attachés à ses cheveux.

Les femmes sont tatouées sur les bras et aussi, dans le coup et sur le visage. Même si cette pratique devient très rare.

La blouse traditionnelle –kanchali – ainsi que la jupe –phetiya– sont ornés de petites pièces de miroirs typiques à l’art textile Banjari.  

La perte des traditions

Mais ces traditions sont malheureusement vouées à disparaitre dans quelques décennies si elles ne se pas revalorisées. Les nouvelles générations ne portent plus les habits traditionnels par commodité, pour préférence pour le modernisme et même souvent en raison d’un attrait pour la mode occidentale. La langue Lambadi est aussi de moins en moins parlée à cause de l’image dégradante que la société indienne peut encore porter sur les tribus. De nombreux Lambadi n’osent pas parler de langue en dehors de leur cercle familial. De nombreux jeunes sont encouragés à parler la langue régionale ou l’hindi à l’école, et même souvent l’anglais.


Sources